En période de canicule, les ventes de climatiseurs explosent. Avec l’augmentation des températures et canicules en perspective, la tentation de mettre en marche la clim’ est irrésistible. Si la sensation est immédiate pour le corps, les effets à long terme des climatiseurs ne feront qu’augmenter l’effet de serre.
En effet, les appareils de climatisation rejettent dans l’atmosphère des fluides frigorigènes chimiques nocifs pour la couche d’ozone, participant directement au réchauffement climatique. Ils peuvent s’échapper du climatiseur lors de sa fabrication, de sa maintenance, de sa fin de vie ou si celui-ci a une fuite.
Et le paradoxe est déjà présent ; puisque que la chaleur augmente d’année en année, nombreuses sont les entreprises et les particuliers qui s’équipent de climatiseurs pour se rafraîchir, ce qui participe d’autant plus à l’augmentation de la chaleur. C’est le scénario du serpent qui se mord la queue.
L’impact de l’utilisation des climatiseurs est visible : en France RTE (Réseau de Transport de l’Electricité) constate qu’en période de canicule, chaque degré supplémentaire entraine une hausse de consommation de 500 MW (500 millions de Watts) soit la consommation en électricité de la ville de Bordeaux par le seul usage des ventilateurs et climatiseurs.
Au niveau mondial, les climatiseurs représentent déjà 12 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur du bâtiment.
En plus de participer aux émissions de gaz à effet de serre, les climatiseurs contribuent aussi au phénomène des îlots de chaleur urbains. De nuit et en période de canicule, l’écart de température séparant Paris des zones alentours peut atteindre 10 degrés ! Ce phénomène se voit aggravé par le rejet de chaleur des appareils de climatisation.
La multiplication des climatiseurs domestiques pourrait donc rafraîchir nos intérieurs mais rendre l’extérieur plus étouffant et plus bruyant encore.
Du bon usage d’une climatisation …
Inutile de se voiler la face, en France, un quart des foyers français sont équipés, c’est pourquoi nous avons décidé de rédiger cet article.
La consommation électrique d’un climatiseur réversible (appelé aussi pompe à chaleur air/air) est exprimée en kWh. Elle dépend directement de :
- la puissance de votre appareil, et de sa classe énergétique
- de l’isolation de votre logement et de sa superficie.
- du temps d’utilisation
- des réglages et de l’entretien
Un exemple de dimensionnement et de coût : Pour climatiser une pièce de 15 m², un appareil de 1,5 kW est préconisé. Avec le tarif actuel du kWh, le coût pour 10h d’utilisation à pleine puissance de votre appareil sera de 3 € environ.
Un appareil de classe A, sera plus cher mais consommera moins d’énergie.
La meilleure protection connue à l’heure actuelle pour se protéger de la chaleur reste l’isolation de sa maison. Le niveau de performance de l’isolation de votre logement conditionne les besoins en climatisation et en chauffage : dans un logement bien isolé ces besoins sont moindres.
Poussières, moisissures et détérioration des pièces peuvent nuire considérablement au bon fonctionnement des appareils. En effet, elles demandent à l’appareil un effort supplémentaire pour offrir la température demandée, ce qui entraîne une usure prématurée de ses éléments, et une surconsommation d’énergie qui se répercute sur votre facture. Pour assurer le bon fonctionnement de son climatiseur, un entretien régulier et soigneux est indispensable : nettoyer les filtres (placés juste derrière le capot) ; dégager les sorties d’air des unités intérieures et extérieures ; vider et nettoyer le bac à condensats si votre modèle en possède un.
Il est également recommandé de faire intervenir un professionnel pour un contrôle d’étanchéité, idéalement chaque année.
La consommation d’une clim réversible dépend également de l’usage qui en est fait. L’ADEME (Agence de la transition écologique) recommande ainsi de régler son appareil de façon à conserver un écart entre la température extérieure et la température intérieure de 5 à 7°C.
Il est conseillé de rafraîchir à 26°C au plus bas.
Heureusement, d’autres gestes plus durables peuvent nous permettre de passer notre été dans de bonnes conditions !